ROM : l’Etat publie une circulaire et
annonce la réquisition de bâtiments vides. Sans effets, ces mesures laissent le doute s’installer
«A Marseille, une villa, propriété du ministère de la Défense
gérée par France domaine va
permettre la mise à l'abri de plusieurs
familles dès mi-avril et pour une durée de trois ans. L'installation de
bungalows permet de disposer de places
d'accueil supplémentaires », annonce,
entre autres solutions, le ministère
du Logement dans son premier bilan
d'étape pour la mobilisation des logements vacants publié le 26 avril. Sur
le terrain, pourtant, rien de tel. Ce
sont bien les décisions de justice du 28 mars dernier, ordonnant l'expulsion sous deux mois des occupants d'un bâtiment à Fontainieu dans le 14e arrondissement géré par MPM et de l'ancienne caserne de gendarmerie du 91 boulevard de Plombières dans le 3e arrondissement,
gérée par France Domaine, objet d'une
réquisition citoyenne par 200
personnes le 12 novembre 2012, que les comités de soutien aux Rom du 13
se soulèvent aujourd'hui. D'autant que
d'autres expulsions sont promises à
Marseille d'ici cet été : 230 personnes
à Saint-Antoine dès le 23 avril, 120 à la Parette qui sont assignées le 2 mai par MPM... «Nous disons avec force et détermination que
nous nous opposons aux expulsions...c'est sans fin. Et cela, au mépris de la circulaire du 26 août 2012
», proteste Jean Sicard, militant du
RESF et du Parti de gauche. Un texte
« jamais appliqué », témoignent les associatifs de terrain qui
dénoncent une reprise accélérée de
« la Valls des expulsions
accompagnée de violences policières », quand ce ne sont pas « les comportements racistes encouragés par certains politiques faute d'être poursuivis en justice ». Les comités avaient ainsi convoqué les témoignages de familles et d'enseignants des écoles Révolution et Parc
Bellevue qui attestent n'avoir aucun
souci de discipline particulier ni même
de ponctualité et dont les élèves font
preuve de grande motivation. «Le seul bémol à leur parcours d'inclusion : l'expulsion », notent-ils. Avec les curés
de la Belle de Mai, de la Capelette, cette société civile s'est déjà évertuée contre Ville et État à mettre à l'abri des familles pour palier les manquements de l'institution. Ils
exigent maintenant que
l'application du droit pour tous. Avec un certain dépit : « Pour le 91 boulevard Plombières, des négociations avec la préfecture nous ont fait croire à une réhabilitation, une certaine prise en main des pouvoirs publics... rien
n’est venu, rapporte
Jean-Marc Brémond
de 1000 Bâbords. La solution passe
par une large mobilisation ».
MYRIAM GUILLAUME La Marseillaise du 30 avril 2013
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