vendredi 3 mai 2013

REQUISITION DES BÂTIMENTS VIDES: MANQUES ET MENSONGES DE LA REPUBLIQUE


ROM : l’Etat publie une circulaire et annonce la réquisition de bâtiments vides. Sans effets, ces mesures laissent le doute s’installer

«A Marseille, une villa, propriété du ministère de la Défense gérée par France domaine va permettre la mise à l'abri de plusieurs familles dès mi-avril et pour une durée de trois ans. L'installation de bungalows permet de disposer de places d'accueil supplémentaires », annonce, entre autres solutions, le ministère du Logement dans son premier bilan d'étape pour la mobilisation des logements vacants publié le 26 avril. Sur le terrain, pourtant, rien de tel. Ce sont bien les décisions de justice du 28 mars dernier, ordonnant l'expulsion sous deux mois des occupants d'un bâtiment à Fontainieu dans le 14e arrondissement géré par MPM et de l'ancienne caserne de gendarmerie du 91 boulevard de Plombières dans le 3e arrondissement, gérée par France Domaine, objet d'une réquisition citoyenne par 200 personnes le 12 novembre 2012, que les comités de soutien aux Rom du 13 se soulèvent aujourd'hui. D'autant que d'autres expulsions sont promises à Marseille d'ici cet été : 230 personnes à Saint-Antoine dès le 23 avril, 120 à la Parette qui sont assignées le 2 mai par MPM... «Nous disons avec force et détermination que nous nous opposons aux expulsions...c'est sans fin. Et cela, au mépris de la circulaire du 26 août 2012 », proteste Jean Sicard, militant du RESF et du Parti de gauche. Un texte « jamais appliq», témoignent les associatifs de terrain qui dénoncent une reprise accélérée de « la Valls des expulsions accompagnée de violences policières », quand ce ne sont pas « les comportements racistes encouragés par certains politiques faute d'être poursuivis en justice ». Les comités avaient ainsi convoqué les témoignages de familles et d'enseignants des écoles Révolution et Parc Bellevue qui attestent n'avoir aucun souci de discipline particulier ni même de ponctualité et dont les élèves font preuve de grande motivation. «Le seul bémol à leur parcours d'inclusion : l'expulsion », notent-ils. Avec les curés de la Belle de Mai, de la Capelette, cette société civile s'est déjà évertuée contre Ville et État à mettre à l'abri des familles pour palier les manquements de l'institution. Ils exigent maintenant que l'application du droit pour tous. Avec un certain dépit : « Pour le 91 boulevard Plombières, des négociations avec la préfecture nous ont fait croire à une réhabilitation, une certaine prise en main des pouvoirs publics... rien n’est venu, rapporte Jean-Marc Brémond de 1000 Bâbords. La solution passe par une large mobilisation ».

 MYRIAM GUILLAUME  La Marseillaise du 30 avril 2013

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