samedi 27 avril 2013

POUR UNE VÉRITABLE "DÉCROISSANCE PÉNALE"


Une tribune libre du Syndicat de la magistrature
le 26/04/2013
Le Syndicat de la magistrature ce n’est pas seulement l’esprit potache du "mur des cons". C’est aussi des magistrats qui réclament une autre politique pénale. Tribune libre de Benoît Vandermaesen, délégué régional du syndicat en Paca. Pour lui, la délinquance dans la région n’est pas une fatalité à laquelle il faudrait se résoudre en regrettant l’âge d’or d’un monde sans violence qui n’a jamais existé...
Constatant l’inefficacité de politiques toujours plus répressives, tel le mauvais exemple américain où le nombre de détenus, proportionnellement dix fois plus important qu’en France, n’en fait pas un pays pacifié, les politiques préventives des pays scandinaves ou celles supprimant les courtes peines d’emprisonnement, comme en Allemagne, obtiennent, elles, de bons résultats. En France, la prison « sans barreaux » de Casabianda en Corse pour les délinquants sexuels prévient mieux la récidive que les établissements traditionnels.
A Marseille, la politique pénale en matière de stupéfiants illustre les limites de la réponse judiciaire. La « politique du chiffre » de Nicolas Sarkozy, combinée à la RGPP réduisant le nombre de fonctionnaires, a privilégié l’interpellation de trafiquants au pied des cités, déférés en « comparution immédiate » à leur sortie de garde à vue, au détriment des longues enquêtes visant à démanteler les réseaux. Rappelons que la loi de 1970 sur les stupéfiants punit de dix ans de prison celui qui détient ou cède des stupéfiants, sans distinguer la nature ou la quantité de produit. Les peines d’emprisonnement prononcées sont de plus en plus lourdes sans entraîner de baisse du trafic, le « plan de stup » étant immédiatement repris par d’autres.
L’imagination des trafiquants, et les énormes profits générés, dont on a vu qu’il permettaient de corrompre ceux en charge de les combattre, rendent illusoire la « guerre » revendiquée par les pouvoirs publics, alors que l’abandon social de certains quartiers a favorisé l’émergence de solidarité de quartiers que les trafiquants ont su exploiter, obtenant par exemple des offices HLM des informations pour utiliser comme « nourrice » les locataires en instance d’expulsion. Fort de ce constat et de l’existence de drogues légales, alcool et tabac, dont la mortalité est beaucoup plus importante, le Syndicat de la magistrature (SM) propose la « légalisation contrôlée » du cannabis qui serait distribué par une régie d’Etat, permettant de casser les trafics, contrôler le taux de THC et faciliter la prise en charge sanitaire des toxicomanes.
De façon générale, le SM réclame une véritable « décroissance pénale » face à la tentation de pénaliser chaque comportement présumé déviant, selon l’axiome «  1 fait divers = 1 loi nouvelle  ». Il y a peu, le défaut de permis de conduire était une contravention passible d’amende et sa correctionnalisation n’a pas fait diminuer l’infraction. De même, les lois pénalisant le rassemblement dans les halls d’immeuble ou le racolage passif n’ont aucun effet sur la délinquance. A Marseille comme ailleurs, au-delà de la nécessité de reconstituer le lien social en aidant le tissu associatif tout en étant vigilant face au clientélisme, facteur de corruption, il faut des effectifs de police en nombre suffisant, en tenue dans les quartiers et en police judiciaire pour le travail d’enquête, ce que la vidéosurveillance ne pourra jamais remplacer. L’institution judiciaire, dont le budget 2012 place la France en 40ème position sur 47 pays européens, doit bénéficier de moyens renforcés, notamment en personnel, pour remplir son rôle de pilier de la démocratie et de garant des libertés publiques, dont la sûreté à laquelle tout citoyen a droit.
Benoît Vandermaesen  (Le RAVI )

samedi 20 avril 2013

QUESTION ECRITE ADRESSEE A MANUEL VALLS


Question écrite adressée à Monsieur Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur.

Madame Isabelle PASQUET attire l’attention de Monsieur le ministre de l’intérieur sur le maintien en détention de Monsieur Georges Ibrahim Abdallah, alors même qu’une décision de justice en date du 10 janvier 2013 a fait droit à sa demande de remise en liberté.
Monsieur Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste et révolutionnaire libanais, membre du Front Populaire de Libération de la Palestine pendant les années de guerre au Liban, condamné à perpétuité en France par une cour d’assises spéciale pour sa présumée complicité dans des assassinats revendiqués par les FARL, est libérable depuis 1999.
De nombreuses voix se sont élevées, parmi lesquelles celle d’Yves Bonnet, directeur de la DST au moment de l'arrestation, pour comparer la durée d’incarcération de M. Abdallah – 29 ans – à une vengeance d’Etat. Plusieurs maires ont fait de lui un citoyen d’honneur de leur commune.
Le 10 janvier 2013, la chambre d'application des peines de Paris qui examinait l'affaire en appel, a fait droit à sa huitième demande de libération, la conditionnant toutefois à un arrêté d'expulsion du territoire français.
Dernier rebondissement, la Cour de cassation, saisie par le parquet en l’absence d’une décision favorable du ministre de l’Intérieur, a estimé que le prisonnier, aujourd’hui âgé de 62 ans, « ne pouvait se voir accorder une libération conditionnelle sans avoir été obligatoirement préalablement soumis, à titre probatoire, à une mesure de semi-liberté ou de placement sous surveillance électronique pendant une période d’un an au moins ».
C’est donc bien au Ministre de l’intérieur que revient désormais la responsabilité de maintenir ou non en détention un homme qui seul, continue à payer pour une guerre dont les responsables  n’ont eux jamais été inquiétés.
La question est donc de savoir quand Monsieur le ministre de l’intérieur va-t-il bien vouloir signer, et il y a désormais urgence, les documents qui permettront à M. Abdallah de recouvrer la liberté.


Isabelle PASQUET
Sénatrice des Bouches du Rhône



mardi 16 avril 2013

ÇA SUFFIT !


ÇA SUFFIT !

Chaque année plus de 50 milliards d'euros échappent à l'impôt dans les paradis fiscaux 

Ce n'est pas sur les retraites, les allocations familiales, les services publics etc...  qu'il faut prendre les milliards qui manquent, mais dans les fraudes fiscales entre autres l

REFUSONS CETTE SITUATION. LES MOYENS EXISTENT POUR CRÉER UNE SOCIÉTÉ QUI AURA POUR BUT    
                
«L’HUMAIN D'ABORD »


CONSTRUISONS-LA ENSEMBLE

VIVIRE MIEUX, ON Y A DROIT ET C'EST POSSIBLE


VIVRE MIEUX, ON Y A DROIT et C'EST POSSIBLE 
A longueur de journées, on explique aux Français qu'ils doivent se serrer la ceinture, faire des efforts, patienter. On n'y croit plus.
« Les affaires » qui éclatent au grand jour, montrent qu'il y a des liens constants entre le monde de la finance et ceux qui ont dirigé ou dirigent notre pays. 

Le Front National qui s'indigne,
 voit ses relations avec le business éclater au grand jour.
"îfV-    "**" \                                                                                                                                                                       £                                                     - ' >                           -                         -                                                                          --   -
C'est la finance, avec la course aux profits qui a engendré la crise.

Le Capitalisme ravage la planète. Comme solution, on nous propose d'accepter la baisse des salaires, les fermetures d'entreprises, de baisser les allocations familiales, tout en poursuivant les cadeaux fiscaux aux entreprises.
La fraude fiscale se compte en dizaines de milliards d'€ et c'est à ceux qui gagnent le moins qu'on demande le plus

L'actualité en apporte la preuve chaque jour :

-on commence par renflouer avec l'argent public les banques qui ont fauté,
-on justifie l'austérité pour tous ceux qui vivent de leur travail,
-on laisse fermer les entreprises florissantes qui délocalisent dans des pays à main d'œuvre sous payée.
-en 24h, on signe l'ANI (Accord National Interprofessionnel) qui continue à détruire le code du travail et les droits des salariés, pour la plus grande joie du MEDEF...            ,
"s.1:"                    ••'  
Les élus et militants du Front de Gauche, certains élus et militants Socialistes et les Verts pensent que l'on peut faire d'autres choix : ils veulent assainir la vie politique, arrêter l'enrichissement des riches au détriment de ceux qui travaillent et des plus démunis.     

C’EST URGENT et C’EST POSSIBLE !

Avec le Front de gauche participez à ce changement !

jeudi 11 avril 2013

MEETING DU 10 AVRIL A MARTIGUES

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« Bienvenue dans notre terre de résistance » : ce furent les mots d’introduction du député-maire communiste de Martigues aux 3 500 participants au grand meeting du Parti de la gauche européenne (PGE) et du Front de gauche qui s’est tenu dans une halle des grands soirs.
Cette « résistance » déclinée par de multiples voix, à la tribune comme dans la salle, qu’elle se dise en espagnol chez Paco Figueroa ou en français, n’avait qu’un seule couleur : « L’espérance » évoquée sous un tonnerre d’applaudissements par le représentant du syndicat des métallos wallons et bruxellois, Nico. 

Cette espérance qui habite les consciences au-delà des frontières des pays européens, au-delà des politiques d’austérité, qualifiées d’« impasse cruelle » par Pierre Laurent, président du PGE et secrétaire national du PCF. Au-delà des mises en concurrence mortifères entre les peuples dénoncées par les différents intervenants. « Je n’ai pas la date mais j’ai une conviction : le peuple vaincra », déclarait Clémentine Autain, porte-parole de la Fase qui a terminé son intervention par une phrase de John Lennon : « Quand ils m’ont demandé ce que je voulais faire plus tard, je leur ai répondu "je veux être heureux", ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question, je leur ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie. »   


Cette vie qui bouillonnait à la tribune comme dans la salle où les salariés de Kem One occupaient les premiers rangs. Elle bouillonnait dans la force du refus exprimé par Marie-Christine Vergiat, députée européenne Front de gauche, comme dans le discours enflammé de Jean-Luc Mélenchon. « Il n’y a pas que cette ambiance glauque » de « continent qui roule vers une immense catastrophe », soulignait-il. Derrière la saignée imposée aux pays d’Europe du Sud, le co-président du Parti de gauche voit aussi « les marées citoyennes immenses en Espagne » ou « Syriza aux portes du pouvoir en Grèce ». 


« Les valeurs de la République bafouées »

Commentant ironiquement les dernières déclarations de François Hollande (« il faut éradiquer les paradis fiscaux »), Jean-Luc Mélenchon se prononce pour l’interdiction pour les banques françaises d’avoir des filiales dans les paradis fiscaux et pour la levée du secret bancaire. A ceux qui redécouvriraient aujourd’hui l’existence de l’évasion fiscale à la faveur d’une sombre affaire, l’intervenant rappelle « que 98% de l’argent des paradis fiscaux est constitué par des trafics ». « Notre pays a une sacrée gueule de bois », soulignait pour sa part Clémentine Autain, « on nous avait promis une République irréprochable et un an plus tard, on a une République agonisante ». Avec « un ministre du budget qui nous avait fait la leçon », aujourd’hui contraint à la démission. « Ce qui est bafoué ce sont les valeurs de la République », poursuivait-elle, « la liberté, c’est celles des marchés financiers, l’égalité est remplacée par un sous-produit, l’équité et la fraternité, c’est celle qui s’exerce dans une caste : l’oligarchie ». Face à cette République salie depuis de trop longues années, « nous devons affirmer une cohérence, celle du Front de gauche, un bien précieux ». 

Ce bien précieux que Pierre Laurent appelle à transformer en « front citoyen qui deviendra irrésistible, je dis aux électeurs, aux militants socialistes dont certains sont meurtris : "Votre place est à nos côtés." » Et ce dès le 5 mai, jour de la marche pour la VIe République. Le 5 mai, pour le premier anniversaire de l’arrivée au pouvoir de François Hollande mais aussi pour Jean-Luc Mélenchon-qui affectionne particulièrement les références à la Révolution française- « le jour anniversaire des États généraux qui rendirent pour la première fois le peuple souverain face à la monarchie ».

                                                                            jean-françois Arnichand (La Marseillaise du 11 avril)

jeudi 4 avril 2013

AGIR CONTRE L'EVASION FISCALE


Agir enfin contre l'évasion fiscale

Le Monde.fr | 04.04.2013 à 15h36 • Mis à jour le 04.04.2013 à 17h17Par Dominique Plihon (porte-parole d'Attac) et Vincent Drezet (secrétaire général de Solidaires finances publiques)

L'affaire Cahuzac jette une lumière crue sur les politiques de lutte contre l'évasion fiscale menées par les autorités politiques françaises depuis trop d'années. Pire encore : la dénonciation des "méthodes douteuses" de Médiapart et le soutien quasi-unanime apporté depuis plusieurs mois par la classe politique, à commencer par le Parti socialiste et l'UMP, à un ministre du budget sur qui pesaient de forts soupçons d'évasion fiscale, démontrent au mieux une négligence, au pire une complaisance de l'élite politique vis-à-vis de l'évasion fiscale.
Comment expliquer que le président de la République, le gouvernement et le Parlement aient pu fermer les yeux sur un conflit d'intérêt aussi manifeste, en laissant M. Cahuzac à son poste alors que sa propre administration fiscale aurait dû ouvrir des investigations à son sujet ? Surtout, comment justifier que, sous couvert de "réforme de l'État", les effectifs de l'administration fiscale aient perdu 25 000 agents depuis 2002 ? Et que le nombre de vérifications approfondies de situations personnelles ait chuté de 12 % entre 2006 et 2011 ?
Cette question de l'évasion fiscale recouvre pourtant des enjeux considérables, tant au plan éthique qu'économique. Nous le disons depuis longtemps, mais cela a été confirmé encore récemment par un excellent rapport sénatorial sur la question, le rapport Bocquet, publié en juillet dernier et immédiatement enterré par M. Cahuzac et Moscovici, qui se sont bien gardés de lui donner la moindre suite. Alors que la réduction des déficits sert de prétexte à des politiques d'austérité sans précédent, une lutte résolue contre l'évasion fiscale permettrait de récupérer une grande part des 60 à 80 milliards d'euros qui fuient chaque année illégalement les caisses publiques.
Après l'aveu de M. Cahuzac, médias et politiques crient à l'ignominie et la trahison. Mais pour rétablir la crédibilité de l'action publique, crier haro sur le baudet ne suffira pas. Qu'il ait fallu une rocambolesque bourde téléphonique et l'opiniâtreté de Médiapart pour que le fisc ait vent de cette affaire montre à quel point l'administration fiscale est aujourd'hui totalement démunie face à de telles pratiques. Nous proposons cinq mesures-clés qui permettraient aux autorités publiques de rompre clairement avec des années de négligence et de complaisance vis à vis de l'évasion et de la fraude fiscales.
En premier lieu, l'Etat doit embaucher sous 12 mois au moins 1 000 agents de contrôle fiscal pour renforcer les 5000 vérificateurs actuellement en poste. A en juger par le rendement de ces derniers, chacune des nouvelles recrues rapportera à l'État 2,3 millions d'euros par an grâce aux redressements fiscaux opérés, soit 40 fois le montant de son traitement. 
En même temps, il faut prendre de réelles mesures contre l'évasion en commençant par l'établissement d'une liste crédible des paradis fiscaux, en lien avec les associations spécialisées, et en exigeant la communication de l'identité de tous les ressortissants français détenteurs de comptes à l'étranger, notamment mais pas seulement dans les paradis fiscaux.
On peut commencer par la Suisse, comme l'ont fait en 2010 les États-Unis auprès d'UBS, avant de généraliser la mesure avec la loi FATCA qui oblige tous les groupes bancaires opérant aux États-Unis, depuis début 2013, à communiquer sur demande du fisc américain les données concernant ses ressortissants. Ce précédent montre qu'il s'agit d'une simple question de volonté politique, présente aux États-Unis et inexistante jusqu'à aujourd'hui en France et en Europe.
Il conviendra ensuite de donner 12 mois aux banques opérant en France pour fermer leurs filiales dans ces territoires, sous menace de retrait de la licence bancaire sur le territoire français. Selon l'étude de référence du CCFD-Terre Solidaire, les banques françaises ont 527 filiales dans les paradis fiscaux, dont 360 pour la seule BNP Paribas ! La mesure récemment prise dans le cadre de la réforme bancaire, imposant aux banques la publication de leurs activités par pays, est positive mais encore insuffisante à cet égard, tout comme cette réforme elle-même, symbole de la démission du politique face au lobby bancaire.
Enfin c'est à l'ensemble des multinationales établies en France qu'il faut imposer le "reporting par pays". Accompagnée du renforcement des moyens de contrôle, cette transparence sur le chiffre d'affaires, les bénéfices et les impôts payés dans chaque pays sera un outil efficace pour mettre à jour les manipulations des prix de transfert entre filiales des multinationales et lutter contre l'évasion fiscale, laquelle permet à Total ou Google de ne payer quasiment aucun impôt sur les bénéfices.
Aujourd'hui, la quasi-totalité de la classe politique semble à l'unisson pour fustiger le comportement d'un homme. Cette indignation, si elle n'est pas feinte, doit être accompagnée de décisions concrètes rapides. Cette classe politique quasi-unanime doit donc prendre des mesures concrètes afin d'éviter que de tels agissements qui mettent à mal les budgets publics et la démocratie puissent se reproduire. A défaut, les indignations d'un jour pourraient apparaître comme une hypocrisie poursuivie.
Dominique Plihon (porte-parole d'Attac) et Vincent Drezet (secrétaire général de Solidaires finances publiques