jeudi 23 mai 2013

APPEL DES ELUS COMMUNISTES ET RÉPUBLICAINS



Appel des élu(e)s Communistes et Républicains de la Mairie des 13e & 14e arrondissements

Un appel à une manifestation sur le thème  "Halte aux campements illicites de ROMS  dans les 13e et 14e arrondissements" circule depuis quelques jours.
Les promoteurs s'émeuvent d’une situation qui, pour eux, est insupportable et finalement la dénonceraient pour rendre « service au Roms ».
Ce type de réaction est extrêmement dangereux car il porte en soi les idées et attitudes qui conduisent à stigmatiser des hommes, des femmes et des enfants du fait de leur origine, condition sociale en oubliant trop facilement qu’il s’agit, avant toute chose, d’êtres humains au même titre que celles et ceux qui s’apprêtent à répondre à cet appel à manifester.
Il s’agit, pour beaucoup, de ressortissants Roumains. Ils sont citoyens européens au même titre que ceux originaire d’autre pays de l’Union Européenne, victimes de politiques libérales menées tant au plan de l’Europe que dans la plus part des pays qui la compose.
Le problème ce n’est pas les ROMS, mais la misère, le chômage et l’austérité produits de choix politiques.
Ces comportements, ceux sont toujours reproduits dans l’histoire de notre pays, dans les période de difficultés où il est plus facile de rechercher des boucs émissaires que de se questionner sur les causes.
Faut-il rappeler au souvenir de chacun, que majoritairement dans ces quartiers ce sont des populations issues de l’immigration qui en on fait l’histoire ?
Chacune des composantes  a subie et a dû faire face à celles et ceux qui prônaient le rejet et l’intolérance. Ne reproduisons pas aujourd’hui de tels comportements, n’oublions pas d’où nous venons !
S’il est insupportable à tout un chacun de voir mendier des enfants, il est illusoire de croire que cette question sera résolue en demandant qu’ils aillent le faire ailleurs. Déplacer le problème ne le règle pas.
Nous faisons appel à la conscience humaine, pour que la haine ne l’emporte pas sur la raison.
S’il s’agit de manifester pour le respect du droit de chacun à vivre dignement,  faisons le pour l’emploi, l’augmentation des salaires, pensions et retraites.
Battons nous pour que la jeunesse de nos quartiers ait un avenir. Exigeons le retour des services publics dans les quartiers et cités, des moyens pour l’école et un cadre de vie décent.
Si nous voulons vraiment faire respecter tout un chacun :
Battons-nous pour le droit au logement pour tous et partout dans Marseille !
Battons-nous pour le droit à la sécurité publique avec une police au service des citoyens !
Dans ces actions vous nous trouverez à vos cotés, mais nous ne serons pas avec celles et ceux qui dans quelques jours se mobiliseront contre les ROMS.

Joël DUTTO, Conseiller Général Honoraire, Conseiller Municipal et Communautaire de Marseille,
Hélène VALADEAU, Adjointe au Maire des 13/14. 
Marion HONDE, Conseillère Municipale, 
Haouaria HADJ CHICK, Adjointe au Maire des 13/14, Conseillère Communautaire de MPM,            
Radia BEN BELKACEM, Conseillère d'Arrondissement des 13/14.

mercredi 22 mai 2013

ASSEMBLÉE CITOYENNE: EUROMED ET EMPLOIS


Compte rendu de l’assemblée citoyenne du 21 /05/2013
Au Polygone Etoilé organisée par les sections du 2 et 3ième
Euromed et emplois
Une trentaine de participants, des syndicalistes et militants essentiellement, un représentant des dockers, un de la réparation navale, Marie Jo pour la douane et Noel  Luzi pour la fédé.
Bilan économique et social succinct par Georges Sanchis,  emplois délocalisés et  immeubles grand standing de la Joliette au front de mer au détriment de la population
Suivi par Noel qui de plus  a fait état des  projets du Parti, rebondir sur euromed pour recréer industries et emplois, contrairement au projet initial qui est de déplacer les bassins vers Fos. Logique d’euromed, c’est de dégager de l’espace pour la spéculation au dépend du Portuaire. La direction d’euromed peu démocratique et opaque, peu ou pas d’info, décisions prises en amont par des « experts ou spécialistes » toujours abonder par les élus ps et ump. La direction d’euromed est nommée par l’état qui finance 50% du projet suivi par le CG et le CR et MPM…..
Comment construire des réponses aux besoins des citoyens, comment faire pour qu’ils s’investissent et s’intéressent  à ce projet, qu’ils se l’approprient ? Peut être en expliquant ce qu’est euromed a suggéré un citoyen. Faire des propositions cohérentes, s’emparer de la charte « ville port » réorienter euromed vers un cadre de vie bénéfique à la population, logements, emplois, infrastructures sociales etc….
Le représentant des dockers a fait le bilan : 8000 il y a 30 ans, dont 3000 permanents, 500 à ce jour dont 400 permanents. Espace confiné, au sud le Mucem et l’accueil du grand tourisme, au nord la gare pour le Maghreb et la Corse. Fermeture programmée de l’industrie du sucre, du fruit, la disparition de l’espace correspond aussi à la perte de trafic, les ports Français sont mis en concurrence, Toulon, Sète avec Marseille.  Les dockers sont forts de propositions, créer des autoroutes des mers  passant  par Marseille qui a des infrastructures  existantes, en lien avec le réseau ferré et la route, les dockers sont prêts à faire des concessions….Projet de loi pour harmoniser la législation routière.
Le représentant de la réparation navale dénonce la concurrence déloyale,  la pression exercée sur les salariés  qui les maintient dans un stress quotidien, qui les empêche de lever la tête du guidon pour voir plus loin, la globalité de la situation. Aspect positif de l’entreprise : école interne de formation à la soudure.
Marie Jo douanière,  revient sur la perte des effectifs qui les empêche d’assurer le Service Public,  le contrôle sanitaire, l’origine des marchandises, leur dangerosité, et tous les aspects liés à la fraude. Leur mission est le dernier rempart avant la diffusion  sur le marché et pour assurer la perception des droits fiscaux……
Le port a changé de statuts en 2008 et les salariés ne siègent plus à son CA,  il faudrait de la part  des politiques recréer le Développement Portuaire Public. Euromed est une machine à spéculer et à paupériser, le personnel est souvent délocalisé au statut précaire, contrairement aux agents du Port.  Il faut sensibiliser les salariés d’euromed pour évoluer ensemble.
Les quartiers  laissés à l’abandon sont enchantés de la prise en charge de la rénovation  qui fausse la réflexion populaire. Les promoteurs bouigues, effage…. sont dans les CA de toutes les écoles de management.
Marcel camarade de la CGT rappelle qu’euromed est sous la responsabilité de tous les Marseillais.
Anny camarade du 3ième pense qu’il serait urgent d’organiser une campagne dans tout Marseille pour redonner Marseille aux Marseillais et qu’ils assurent la représentativité dans toutes les instances publiques.

dimanche 19 mai 2013

NON AU CUMUL DES MANDATS


Cumul, quand tu nous tiens…

le 7/05/2013
Arlésienne politique par excellence, le non-cumul des mandats va finalement être voté prochainement. Mais son application devrait attendre… 2017 ! Qu’en pensent les cumulards - et les autres - en région ?

En Paca, un peu plus de 70 % des parlementaires sont des cumulards (47 sur 66, 13 sur 14 dans les Alpes-Maritimes !)… Certains gros bonnets régionaux cumulent jusqu’à trois mandats, maires, adjoints, présidents ou vice-présidents d’une collectivité territoriale... Mais tout ça, c’est bientôt fini. Ou presque. Le projet de loi a finalement été présenté en conseil des ministres le 3 avril dernier. Un député ou un sénateur ne pourrait plus cumuler son mandat avec un exécutif local. Fini les « députés-maires » et les « sénateurs-maires » ! Un parlementaire pourra cependant demeurer simple conseiller municipal par exemple.
Seulement, l’application de cette réforme est repoussée à… 2017. Le Conseil d’Etat a estimé, en effet, que le Conseil constitutionnel pourrait censurer l’application précipitée d’une loi sur le non-cumul car « on ne change pas les règles du jeu en cours de mandat  ». Mais tous les constitutionnalistes ne sont pas d’accord sur ce point. Le gouvernement craint surtout une série d’élections partielles qui pourrait faire perdre la majorité absolue au PS à l’Assemblée. « C’est du foutage de gueule  », s’insurge François-Michel Lambert, fermement opposé au cumul des mandats. L’unique député écolo EELV en Paca (13) voit dans tous les arguments pour un report à 2017 des excuses fallacieuses…
VIème République 
Jean-Marc Coppola, président du groupe Front de gauche à la région, est aussi un ardent défenseur du non-cumul mais voudrait aller plus loin, vers une VIème République « avec une proportionnelle intégrale à tous les scrutins, la limitation des mandats dans le temps et l’adoption d’un réel statut de l’élu  ». On parle de la création d’un tel statut depuis le début des années 80 ! Pour Claude Haut, sénateur et président du Conseil général de Vaucluse, il faudrait aussiprévoir, entre autres, «  la possibilité de suspendre, le temps d’un mandat, son contrat de travail pour le retrouver ensuite  ». D’autres insistent sur la nécessité de mieux payer les maires de petites agglomérations par exemple, afin qu’ils se consacrent uniquement à leur mandat.
Un manque de moyens que déplore également Julien Aubert. «  Je suis plutôt favorable au non-cumul mais pas tel qu’il est présenté, le jeune député UMP de Vaucluse. Cette loi risque d’être la porte ouverte à l’utilisation massive de la proportionnelle. Les députés choisis par le parti seront des petits soldats, tandis que les barons locaux conserveront leur mandat local. Il faut peut-être moins de parlementaires mais plus de moyens, de collaborateurs, un peu à l’américaine. Un député doit être payé correctement, pour résister aux lobbys par exemple…  »
Députés hors-sol ?
Et puis il y a les franchement pour le cumul, comme Jean-Michel Couve. « Même si je ne cumule plus, je l’ai largement fait par le passé, ît le député UMP du Var. Il est utile d’occuper un mandat local exécutif et un national. Quand on est aux commandes, on est vraiment conscient des réalités locales, ce qui n’est pas le cas quand on est simple conseiller municipal.  » Et d’estimer que si le cumul est aussi impopulaire c’est parce que les électeurs pensent que les élus cumulent les indemnités. «  C’est faux, nous sommes limités !  » En réalité, au-delà du plafond, fixé à 8 272 euros bruts, les sommes engrangées peuvent être reversées à son proche réseau. Le non-cumul aurait le mérite de faire disparaître ce dispositif dit « d’écrêtement  ».
Il n’y a pas qu’à droite où le morceau a du mal à passer. Les radicaux de gauche, par exemple, ne voteront pas la loi sans amendements. «  J’ai l’impression qu’on voit le député-maire comme un satanique, Joël Giraud, député radical des Hautes-Alpes et maire de l’Argentière-la-Bessée. Si la loi passe en l’état, nous aurons une quantité de députés hors-sols, déconnectés des réalités.  » Samia Ghali, sénatrice des Bouches-du-Rhône et maire de secteur à Marseille, invoque la mission sénatoriale de représentation des collectivités locales. Ce que récuse le sénateur - et président du Conseil général de Vaucluse - Claude Haut, favorable à une application sans distinction pour tous les parlementaires dès 2014.
« La vraie hypocrisie, c’est qu’un élu délégué à je ne sais quoi dans une grande collectivité locale, ce qui demande un travail à plein temps, pourra lui être parlementaire !, renchérit Samia Ghali. Et non ! On peut remplir plusieurs fonctions à la fois !  » Pourtant, selon le site internet nossenateurs.fr, elle fait partie des 100 sénateurs qui comptent le moins de semaines d’activité et de présence en commission. Et la candidate à la candidature à Marseille pour 2014 de conclure : « Le non-cumul va contraindre les élus à reprendre leur activité professionnelle et à délaisser l’action publique.  » Bingo ! Voilà le meilleur moyen de renouveler la classe politique !
Clément Chassot (Le Ravi)

jeudi 16 mai 2013

INEGALITES


La fortune annuelle de l’homme le plus riche du monde est 100 millions de fois supérieure au seuil de pauvreté mondial et représente 19 millions de fois la richesse médiane par adulte..

EN FRANCE

Les 0,01 % les plus riches ont gagné 180 000 euros de revenus annuels supplémentaires entre 2004 et 2010. Un gain équivalent à treize années de Smic...


Entre 2008 et 2010, les 10 % les plus pauvres ont perdu 520 millions d’euros, alors que les 10 % les plus riches se sont enrichis de 14 milliards.


Entre 2008 et 2010, les 10 % les plus pauvres (ils touchent moins de 870 euros par mois pour une personne seule [1]) ont vu la masse globale de leurs revenus baisser de 519 millions d’euros, soit -1,1 %. Pendant ce temps, les 10 % les plus riches (au moins 3 000 euros de revenu par mois pour une personne seule) ont accru leurs revenus de 14 milliards sur cette même période, soit +4,3 %. La tranche comprise entre les 10 % et les 20 % les plus pauvres (entre 870 et 1 080 euros de revenus mensuels) a connu la plus grosse perte : -1,5 milliard (-2%).

mercredi 15 mai 2013

DÉFENDONS NOTRE DROIT A LA SANTE


HALTE AU MENSONGE
La direction de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie continue la destruction de votre système de protection sociale !


En effet en ce jeudi 16 mai, le directeur de la CPAM 13 inaugure un nouveau point d'accueil sur la Canebière. Il oublie de dire qu'au même moment :
                                               Le Camas : FERME
                                               Moulet FERMÉ !
                                              Cantini FERMÉ !
Il vous ment ! Alors même que de nombreuses structures d'accueil ont fermé, le directeur nous parle de service de proximité.
Or la CPAM des BdR avait 52 points d'accueil en 2010, fin 2013 il n'en restera que 38 ! Sans compter les horaires d'ouverture au public qui ont été considérablement réduits !
Certes, la CGT se félicite de l'ouverture de l'accueil de la Canebière, mais le compte n'y est pas et nous maintenons nos revendications :
   Ouverture massive de points d'accueil pour couvrir tout le département et rendre un service public de qualité.
  Embauche d'agents en CDI et en nombre suffisant, pour accomplir correctement nos missions de service public et raccourcir les délais de remboursement.
   Maintien de l'accueil et du traitement de la totalité du dossier de l'assuré sur le même site.
   Rattachement de l'assuré social à un site en fonction de son adresse et non sur la base du dernier chiffre de son année de naissance.
.   Remplacement de tous les départs à la retraite par une embauche en Contrat à Durée Indéterminée (actuellement : 1 embauche pour 3 départs !).
           La CGT Marseille  mai 2013

mardi 14 mai 2013

ASSEMBLÉE CITOYENNE : EUROMED ET L'EMPLOI


EUROMED et L'EMPLOI

Les 2ème et 3ème arrondissements sous l’ère EUROMED c’est
• Vaste transformation urbaine dans ce secteur !
• Domination des banques et centres d'affaires internationaux !
• Urbanisation très poussée dans ces secteurs.
• 20 000 emplois particulièrement dans le tertiaire et surtout des délocalisations

MAIS AUSSI
           • La surface d'activité du port a été réduite : moins de dockers (400 aujourd'hui).
• L'industrie navale, PME, artisanat disparaissent au profit du foncier urbain.
•  Dans les 2ème et 3ème ard : c'est 25 à 30% de chômeurs.

Les sections PCF des 2ème et 3ème arrondissements souhaitent une autre orientation et font des propositions

Vous êtes concernés. Venez vous exprimer au cours d’un débat citoyen

LE 21 MAI 2013 A 18 H

Polygone Etoilé – 1 rue François Massabo 13002
avec la présence de Noël Luzi dirigeant PCF 13
et de représentants du Port Autonome Dockers et Marins.

IL EST POSSIBLE DE RÉGLER LE PROBLEME DES ROMS


le 10/05/2013
Malgré la mobilisation d’une multitude d’acteurs, la situation des Roms ne cesse de se dégrader. Interrogations en marge du premier « Social For’Roms » à Marseille.

« Vous savez ce qu’on dit de Manuel Valls ? Que, dans le gouvernement, Sarkozy a oublié un de ses ministres  », plaisante un écolo. Comme pour lui donner raison, le premier flic de France y est allé d’une saillie que ses prédécesseurs n’auraient pas reniée : « Les Roms ne souhaitent pas s’intégrer (ils) ont vocation à rester en Roumanie ou à y retourner. »
Des propos largement commentés lors du « Social For’Roms  », mi-mars à Marseille, et qui entrent en résonance avec la multiplication des démantèlements dans les Bouches-du-Rhône. Les représentants de l’État expliquent pourtant doctement que, dans le prolongement de la circulaire du 26 août 2012, le «  diagnostic collectif et individuel  » réalisé en ce moment dans les 32 camps recensés dans le « 13 », vise autant à l’« amélioration des conditions sanitaires  » qu’à « l’éradication des bidonvilles  ». Et de rappeler que pour s’inscrire «  dans un parcours d’insertion  », «  le premier critère, c’est de ne pas être un délinquant  »…
Les associations, après avoir demandé, sans succès, un «  moratoire des expulsions  », travaillent aujourd’hui avec la Dihal (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement). Le malaise est palpable dans leurs rangs. D’autant que, comme le déplore Kader Attia, de l’Ampil 13 (1), «  quand on va sur le terrain, juste après nous, c’est la police qui débarque ». Et Christophe Lenfant, du Secours catholique, de s’interroger sur le travail de diagnostic : « A quoi va-t-il servir ? A trier, à sélectionner ?  »
En filigrane, cette interrogation : comment expliquer, malgré la pluralité des acteurs - institutionnels, associatifs... - intervenant auprès d’une population n’excédant pas dans les Bouches-du-Rhône 2000 personnes, que la situation de ces dernières ne cesse de se dégrader ? Certes, comme le rappelle Alain Fourest, de Rencontres tsiganes, «  au début, on n’était qu’une poignée. Cela ne fait que trois-quatre ans qu’il y a une multitude d’acteurs ».Ce qui, pour le vice-président (Front de gauche) à la Région, Jean-Marc Coppola, a permis à la fois « une médiatisation de la question et donc une mobilisation mais aussi une radicalisation des positions  ».
Aujourd'hui, explique Bernard Eynaud, de la Ligue des droits de l’Homme, «  il y a plusieurs types d’associations qui interviennent. Des associations caritatives, souvent d’obédience chrétienne, comme la Cimade. D'autres dont la porte d’entrée est plus « politique », comme le Mrap. Et des associations plus « professionnelles » interviennent avec un cahier des charges précis, sur la santé comme Médecins du monde ou sur le logement comme la fondation Abbé Pierre ou l’Ampil. A cela s’ajoutent les organisations syndicales et politiques. »
D’où parfois, sur le terrain, « des problèmes de coordination  ». Voire de «  stratégies  ». Pas simplement sur l’opportunité de réquisitionner - ou non - tel ou tel lieu. « Pour certains, cela ne sert à rien de travailler avec l’Etat, décrypte le militant. D’autres considèrent que, même si c’est un jeu de dupes, on ne peut pas jouer la politique de la chaise vide. Et enfin, il y a ceux, minoritaires, qui ont cru au changement.  »
Reste qu’en ce moment, avoue-t-il, «  on est en panne car on ne voit pas de solution. D’autant que, sur le terrain, les problématiques que l’on rencontre dépassent largement nos capacités et nos compétences ». Mais l’Etat, non content d’être schizophrène, a, lui aussi, ses limites. « Quand on voit les terrains qui appartiennent à l’Etat, à la Région, au département ou aux agglos, il y aurait des niches à exploiter, estime Dominique Michel, de l’Addap 13. Mais, à la veille des élections, on sait très bien que les municipalités ne bougeront pas.  »
Pourtant, rappelle Alain Fourest, «  on parle de 1500 personnes ! Qu’est-ce que c’est pour une ville comme Marseille ? Rien ! La question qui se pose, ce n’est pas celle des Roms, c’est celle de notre capacité à accueillir l’autre.  » Comme le dira un Rom, ce jour-là, à Marseille : « Cela fait sept siècles que l’on nous chasse ! Combien de temps allons-nous encore devoir courir ?  » Et Bernard Eynaud de conclure : «  A force d’être chassé, au bout d’un moment, on ne peut plus aller ailleurs, car ailleurs, il n’y en a plus.  » Plusieurs Roms ont d’ailleurs porté plainte contre les habitants qui les ont délogés de la cité des Créneaux...
Sébastien Boistel  (Le Ravi)

vendredi 3 mai 2013

REQUISITION DES BÂTIMENTS VIDES: MANQUES ET MENSONGES DE LA REPUBLIQUE


ROM : l’Etat publie une circulaire et annonce la réquisition de bâtiments vides. Sans effets, ces mesures laissent le doute s’installer

«A Marseille, une villa, propriété du ministère de la Défense gérée par France domaine va permettre la mise à l'abri de plusieurs familles dès mi-avril et pour une durée de trois ans. L'installation de bungalows permet de disposer de places d'accueil supplémentaires », annonce, entre autres solutions, le ministère du Logement dans son premier bilan d'étape pour la mobilisation des logements vacants publié le 26 avril. Sur le terrain, pourtant, rien de tel. Ce sont bien les décisions de justice du 28 mars dernier, ordonnant l'expulsion sous deux mois des occupants d'un bâtiment à Fontainieu dans le 14e arrondissement géré par MPM et de l'ancienne caserne de gendarmerie du 91 boulevard de Plombières dans le 3e arrondissement, gérée par France Domaine, objet d'une réquisition citoyenne par 200 personnes le 12 novembre 2012, que les comités de soutien aux Rom du 13 se soulèvent aujourd'hui. D'autant que d'autres expulsions sont promises à Marseille d'ici cet été : 230 personnes à Saint-Antoine dès le 23 avril, 120 à la Parette qui sont assignées le 2 mai par MPM... «Nous disons avec force et détermination que nous nous opposons aux expulsions...c'est sans fin. Et cela, au mépris de la circulaire du 26 août 2012 », proteste Jean Sicard, militant du RESF et du Parti de gauche. Un texte « jamais appliq», témoignent les associatifs de terrain qui dénoncent une reprise accélérée de « la Valls des expulsions accompagnée de violences policières », quand ce ne sont pas « les comportements racistes encouragés par certains politiques faute d'être poursuivis en justice ». Les comités avaient ainsi convoqué les témoignages de familles et d'enseignants des écoles Révolution et Parc Bellevue qui attestent n'avoir aucun souci de discipline particulier ni même de ponctualité et dont les élèves font preuve de grande motivation. «Le seul bémol à leur parcours d'inclusion : l'expulsion », notent-ils. Avec les curés de la Belle de Mai, de la Capelette, cette société civile s'est déjà évertuée contre Ville et État à mettre à l'abri des familles pour palier les manquements de l'institution. Ils exigent maintenant que l'application du droit pour tous. Avec un certain dépit : « Pour le 91 boulevard Plombières, des négociations avec la préfecture nous ont fait croire à une réhabilitation, une certaine prise en main des pouvoirs publics... rien n’est venu, rapporte Jean-Marc Brémond de 1000 Bâbords. La solution passe par une large mobilisation ».

 MYRIAM GUILLAUME  La Marseillaise du 30 avril 2013