Hôpital Européen : ouverture de l’établissement privé, né de la fusion d’Ambroise-Paré et de
Paul-Desbief.
Une
opération à double tranchant
L'hôpital européen de Marseille ou hôpital européen Paré-Desbief doit accueillir ses premiers patients aujourd'hui le 19 août et remplacer les hôpitaux, Ambroise-Paré et Paul-Desbief qui accueillaient 25
000 patients par an. Situé entre l'avenue
Roger-Salengro, les rues Désirée-Clary,
Peyssonnel et Melchior-Guinot, dans le 3eme arrondissement au sein du quartier de la Villette, l'hôpital privé doit avoir une capacité de 600 lits. Toutes les équipes et
les lits ont été transférés vers le
nouvel hôpital Européen et ses 870
équivalents temps plein. Soit un
millier de personnels et 300 médecins
libéraux. Durant la première semaine d'ouverture, l'hôpital
fonctionnera sur un modèle de « mini hôpital » avec l'ouverture d'une trentaine de lits. Les services ouvriront au fur et à mesure permettant au personnel
de s'installer et d'accueillir les
patients de façon optimale. Dès la seconde
semaine de fonctionnement et jusqu'à la fermeture d'Ambroise-Paré programmée le 7 septembre, les différentes unités de l'hôpital européen seront mises
en service progressivement jusqu'à l’ouverture complète le 23 septembre prochain.
Une concurrence sans précédent
Côté
services, on y retrouve la chirurgie digestive, un
laboratoire, les urgences et la cancérologie. Les urgences
qui doivent ouvrir leur porte le 9 septembre, devraient être un
gros service puisque les deux anciens établissements accueillaient
à eux deux 25 000 patients à l'année.
L'imagerie sera à l'honneur avec deux IRM et deux scanners.
Cette vaste opération qui représente 252 millions
d'euros, dont 50 millions d'équipement avec une enveloppe de
56 millions d'argent public accordée dans le
cadre du plan Hôpital 2012, est considérée comme « une opération à
double tranchant », par le chef de file des
communistes à Marseille, Jean-Marc
Coppola. <<
Le choix d'implanter un hôpital de ce type au cœur d'Euroméditerranée répond à celui
de faire de ce territoire un quartier aseptisé de bureaux, d'affaires, de tourisme, de résidence de standing, où les
habitants les plus modestes
n'auront plus les moyens de vivre », affirme Jean-Marc Coppola.
Aidé publiquement avec 56 millions d'euros de l'Etat via l'Agence régionale
de santé (ARS), alors que l'austérité sévit
dans les hôpitaux publics, cet établissement représente
« un danger pour les structures proches telles que l'hôpital Nord, Laveran et Beauregard, dernièrement sauvé des prédateurs financiers », souligne le chef de file pour qui
l'avenir de l'hôpital européen dépend « de sa capacité à prendre des activités aux structures existantes ». Une concurrence sans précédent
à venir au moment où l'hôpital Laveran est menacé par les
coupes claires annoncées dans le budget national de la Défense en
2014. Pour l'élu communiste, « ce
n'est pas non plus une invention
mais un constat de dire que l'hôpital
européen bénéficie de tous les moyens de transport, autoroute, bus, métro et tramway, au contraire des autres ». De la même manière, «
l'AP-HM concentre ses moyens sur la Timone », note encore Jean-Marc Coppola
avant d'annoncer ses sollicitations prochaines auprès de l'Etat afin de « dégager les moyens nécessaires pour renforcer l'hôpital Nord et confirmer l'engagement dans la réalisation du métro jusqu'à ce même hôpital, outil parmi tant d'autres permettant de garantir son avenir ».
EMMANUELLE BARRET (La
Marseillaise du lundi 19 août)