mardi 30 juin 2015

ECOLE DU BOULEVARD NATIONAL


L'ECOLE PUBLIQUE EST EN DANGER !
 
Depuis des années, les écoles du 3ieme souffrent d'un manque de moyens :
- Classes surchargées, - Matériel dépassé ou inexistant, - Locaux vétustes et inadaptés.

L'école du boulevard National, conçue pour accueillir 250 enfants, en reçoit à ce jour plus de 400.

Malgré les alertes envoyées vers les pouvoirs publics, trop peu de moyens sont mis en œuvre pour répondre convenablement aux besoins de ces enfants.

Le comble, le vendredi après-midi, rien n'est prévu pour les enfants, sinon une garderie laissant de nombreuses familles dans le désarroi.

Les parents d'élèves, soutenus par les enseignants, sont contraints tous les lundis matin, de bloquer fa circulation sur le boulevard National, pour interpeller Madame Danielle Casanova, adjointe au maire, déléguée à l'éducation, pour qu'elle vienne en personne constater la dégradation de l'école.
    (Voir La Marseillaise du 27 mai)

Tous les habitants du 3ieme sont invités à venir soutenir les parents d'élèves le lundi matin à 8hl5 devant l'école.

NOS ENFANTS ONT DROIT A UNE ECOLE DE QUALITE, PUBLIQUE ET GRATUITE
Nous avons besoin d'une école visant la réussite de tous les enfants.

Si on veut réduire l'échec scolaire, il est nécessaire de mener une politique publique améliorant les conditions de vie des familles, concernant l'emploi, la santé, le logement, la culture, l'environnement...

C’EST UN CHOIX DE SOCIETE RASSEMBLONS-NOUS POUR Y PARVENIR

vendredi 19 juin 2015

AUSTERITE ? DE QUOI S'AGIT-IL VRAIMENT?


Contribution de Noël Luzi


Austérité

8 juin 2015

AUSTERITE ? DE QUOI S’AGIT-IL VRAIMENT ?


Austérité ? Pour essayer d’aller à l’essentiel, sans trop de risques de se tromper, on peut dire, à l’expérience du vécu, que c’est l’ordre donné autoritairement aux citoyens de se serrer la ceinture au nom de la dette… mais de quelle dette s’agit-il ?

Quelle dette ?

A-t-elle pour origine un excès de dépenses publiques ? Assurément non ! En dépit de besoins accrus dus aux effets de la crise, ces dépenses ne cessent de diminuer depuis des années. Les gouvernements UMP et PS confondus consacrent de moins en moins aux services publics. Au contraire ils ferment des classes, suppriment des lits d’hôpital et des lignes de chemin de fer.

Alors quelle est son origine ?

Contrairement à ce que prétendent les tenants de l’ordre établi, elle résulte d’une baisse organisée des recettes et de l’augmentation du montant des intérêts payés au titre du remboursement des emprunts pour assurer le financement des déficits budgétaires (dont l’addition constitue la dette) et le sauvetage du système bancaire.

Comment ça ?

D’une part, en ce qui concerne la baisse des recettes fiscales (sévèrement dénoncée en 2011 par la Cour des comptes qui parle de « dépenses fiscales »). Elle découle pour l’essentiel des cadeaux fiscaux royalement octroyés aux particuliers les plus riches (bouclier fiscal, niches fiscales, impôt sur le revenu devenu agressif pour les plus fortunés…) et aux grands groupes (allègement de l’impôt sur les sociétés, crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, assentiment donné à l’optimisation fiscale…)

D’autre part, l’Etat a emprunté sur les marchés financiers auprès des compagnies d’assurances, des fonds d’investissements et des banques, notamment pour sauver ces dernières du naufrage dont celles portent la responsabilité, pour s’être livrées à des opérations spéculatives au détriment de l’aide à l’économie réelle et à la création de richesses et d’emplois.

Enfin, depuis la loi de 1973, l’Etat a décidé d’emprunter uniquement sur les marchés financiers pour éponger les déficits au lieu de recourir à la banque centrale (ce système est aujourd’hui généralisé à tout le continent européen). A ce moment-là l’Etat s’est mis dans la dépendance des marchés financiers. D’une part il emprunte à des taux plus élevés que ceux qui étaient consentis par la Banque de France. D’autre part, il doit subir l’effet des variations des taux d’intérêt imposés par les créanciers, selon que les politiques conduites par l’Etat conviennent ou pas au monde de la finance.

Devant les chefs d’Etats et de gouvernement, au forum de la Davos, en février 1996, TIETMEYER, alors président de la BUNDES BANIK, lançait : « désormais vous êtes sous le contrôle des marchés financiers ».

Les citoyens sont sommés de payer une dette qui n’est pas la leur… et qui ne sera jamais résorbée…

En d’autres termes, sous l’emprise des marchés financiers et des banques en particulier, l’Etat ordonne de payer une dette qui n’est pas celle des citoyens, mais bien celle des acteurs financiers et singulièrement celle du système bancaire.

De caractère privé, cette dette a été socialisée aux fins d’en imposer le paiement aux citoyens. De surcroit, les sacrifices imposés ne permettront pas de résorber la dette.

Qu’on en juge sur pièces ! Plus on extorque de l’argent aux citoyens (augmentation des cotisations et des impôts, diminution des prestations de services publics nationaux ou locaux), plus le volume de la dette grossit. Entre 2007 et 2012, période faste pour les plus riches sous l’ère SARKOZY, la dette publique est passée de 64 % à 90 % des richesses produites dans notre pays.

En Grèce – laboratoire de l’Europe libérale de demain – les politiques d’austérité, en principe destinées à réduire la dette, ont été synonymes de chômage accru, d’amputation de salaires et de pension, de misère sociale, de crise sanitaire et humanitaire avec des morts et des suicides. Tout ça pour que, au bout du compte libéral, la dette grecque passe, entre 2007 et 2014, de 130 % à 180 % des richesses produites. Les experts savent – en particulier ceux qui ont sévi en Grèce au titre de la « Troïka » (commission européenne, BCE ? FMI (1) - que l’austérité ne peut pas générer de la croissance, et par conséquent des recettes suffisantes pour réduire des déficits et des dettes (cumul des déficits) de l’ampleur de ceux qui prévalent aujourd’hui en Europe.

Alors pourquoi poursuivre dans ce sens ?

Dans le même temps que, au nom de la dette, les citoyens s’appauvrissent et que les services publics (ce patrimoine de ceux qui n’en ont point) ne cessent de se dégrader, de leur côté les détendeurs de la dette (ceux qui ont souscrit aux emprunts) ont acquis un volume de créances sur l’Etat qui va en s’accroissant. Ces créanciers ont par conséquent un intérêt objectif à voir un tel système se pérenniser, car l’Etat emprunte à ceux qu’il a renoncé à taxer. Avec les cadeaux fiscaux, les plus fortunés et les banques, notamment, ont acheté de la dette et en perçoivent les intérêts. Ils sont doublement gagnants. Pour eux c’est le jack pot. Comme dirait cet archaïque de Marx, ils accumulent… et ils dictent indirectement les règles à tenir et les politiques à suivre.

Le véritable visage du couple infernal dette – austérité :

Il est devenu commode pour les gouvernements de l’union européenne, qui se sont mis au service des marchés financiers au point de les incarner, de justifier n’importe quelle « réforme » (contre-réforme en réalité) régressive au nom de la dette

La dette est un moyen de culpabilisation, de subordination, d’extorsion et d’exploitation des peuples aux fins d’opérer une redistribution des richesses à l’envers. Il s’agit d’un instrument au service d’une politique et d’une économie de caractère totalitaire. La dette et son corollaire l’austérité conduisent à une concentration des richesses au détriment des salaires, des pensions, de l’éducation et de la santé de l’ensemble de ceux qui n’ont pas que leur force de travail pour vivre. Avec cette mécanique, les médias sont inévitablement accaparés et inféodés aux puissants, pour brouiller les repères et coloniser les cerveaux. L’austérité tue et peut le faire de toutes les façons. L’objectif est bien de parvenir à un état de sidération des victimes de l’austérité, de telle sorte que, dans leur ensemble, elles pensent, comme madame Thatcher, qu’il n’est pas possible de faire autrement.

Sortir du piège mortifère de la dette et de l’austérité :

Selon l’avis du haut conseil des finances publiques publié le 13 avril 2015, « plusieurs indicateurs suggèrent que les marchés financiers peuvent désormais être à nouveau confrontés à des risques de caractère systémique ». Il est manifeste que les leçons de la crise financière n’ont pas été tirées, et qu’il faut d’abord s’affranchir de la tutelle des marchés financiers. La réponse est évidemment d’ordre systémique. Elle est dans une démocratisation en profondeur de la vie politique et économique. Il y a des pistes à emprunter susceptibles de mobiliser largement les citoyens, car cette dette est illégitime, parce que imposée unilatéralement ; elle est odieuse dans ses effets sociaux et sanitaires ; elle est insoutenable à terme rapproché pour la société en général.

Quelles pistes proposer :

Sortir de l’opacité qui préside à la gestion de la dette en mettant en place un audit démocratique afin de se réapproprier le débat économique ;

Assigner d’autres missions à la Banque centrale européenne, notamment en lui imposant d’aider directement les Etats et d’assortir ses prêts aux banques d’obligations de privilégier la création de richesse, d’emplois, d’investissements à long terme en matière de recherche et de développement durable ;

Mettre en place un service public démocratisé du crédit, avec la création d’un pôle financier public à même de drainer l’épargne et de l’affecter à des projets d’intérêt général à long terme ;

Refondre la fiscalité, notamment :

En réhabilitant l’impôt, sur la base d’une contribution commune indispensable au bon fonctionnement du service public, également répartie entre les citoyens en fonction de leur capacité contributive, et par conséquent de nature à être librement consentie par tous. Cette contribution, les citoyens doivent pouvoir en suivre l’emploi et être parties prenantes avec les élus dans l’élaboration des budgets ;

En restaurant la progressivité de l’impôt sur le revenu avec l’augmentation du nombre de tranches pour les plus fortunés ;

En instituant un impôt sur les sociétés assis sur tous les éléments du capital, avec une taxe sur les actifs financières pour lutter contre la financiarisation. Cet impôt serait en effet destiné à aider les entreprises créatrices de richesses et d’emplois et à pénaliser celles se livrant à des opérations spéculatives ;

En remédiant à l’optimisation fiscale et en luttant contre sa fraude et les paradis fiscaux, terres d’asiles des capitaux accumulés, et rampes de lancement des opérations financières contre l’économie réelle. Il faut déconstruire le discours dominant et culpabilisant que veut nous imposer la finance et l’oligarchie qui la représente. Il ne faut pas hésiter à démonter les arguments avancés. Notamment celui qui consiste à dire que chaque français est aujourd’hui redevable de 30.800 euros au titre de la dette. C’est faux. Il y a inégalités profondes et grandissantes devant la dette. Avec la pérennisation d’un tel système, l’héritier des créances sur l’Etat ne supportera pas le fardeau de l’austérité et de la dette, mais en percevra les dividendes. Les plus démunis, eux, ne pourront plus compter sur des services publics qui auront été privés de recettes fiscales, démantelés, voire privatisés… quant au montant de la dette aujourd’hui (2037.8 milliards d’euros), elle est compensée par un patrimoine public de 2350 milliards d’euros (900 milliards d’actifs financiers gérés par la caisse des dépôts et 1450 milliards d’actifs matériels = écoles, hôpitaux, routes, équipements). Mais demain qu’en sera t-il, avec une politique d’austérité au service du capitalisme, qui opère un transfert permanent des fruits du travail et du patrimoine public vers les plus fortunés et les grands groupes. L’austérité est annonciatrice de désastres de tous ordres. Nous avons les moyens d’arrêter cette machine infernale.

(1) – La mise en place de la Troïka est une violation des traités la BCE ne doit pas en principe s’immiscer dans la vie des Etats.