samedi 28 mai 2016

VOUS AVEZ DIT RADICALISATION ?


Loi travail : nous vivons parait-il le temps de la radicalisation. Sans doute mais qui sont les radicalisés ? Pour le gouvernement et les grands médias aux ordres, les radicalisés ce sont les casseurs et désormais tous les manifestants, les grévistes, et pourquoi pas la Cgt et son secrétaire général « qui orchestre tout » et « qui veut faire la loi ». Après avoir longtemps déclaré la Cgt moribonde et valorisé la Cfdt seule « à même de comprendre les exigences de la compétition mondiale », voilà que le pouvoir veut nous faire croire que la Cgt est devenue le Deus ex machina d’une prétendue entreprise insurrectionnelle de blocage de l’économie et du pays tout entier.
Et si la radicalisation était la marque de ce gouvernement ? Après s’être fait élire pour affronter la finance, il lui a ouvert un boulevard. Des milliards du pacte de compétitivité à la casse du code du travail, il a tout fait pour plonger le pays, les salariés et les chômeurs, les classes populaires et moyennes dans la régression sociale et démocratique.
Comment François Hollande ose-t-il traiter de radicalisés ceux-là même qui l’ont élu, alors que c’est lui qui a radicalisé son discours et sa politique dans le sens inverse de ce que l’on attendait de lui ?
Le climat délétère dans lequel nous sommes est de la responsabilité du seul gouvernement. Parce qu’il a refusé la négociation et joué la carte de la division en lâchant des miettes à quelques-uns.
Parce qu’il a tenté de discréditer le mouvement en instrumentalisant les exactions d’une poignée d’irresponsables.
Parce qu’il a utilisé lui-même la violence contre les syndicalistes et les manifestants.
Parce qu’il a choisi le passage en force avec le 49.3 tant dénoncé par Hollande quand il était dans l’opposition.
Parce qu’enfin il a déclenché une campagne de haine contre les grévistes, le droit de grève et contre une organisation syndicale, la Cgt, afin de tenter de l’isoler des autres syndicats de salariés et de jeunes qui exigent eux aussi le retrait de la loi travail.
Que cherche donc le pouvoir en déclarant la guerre aux salariés ?
A tuer l’espoir d’une vie meilleure ?
A les détourner définitivement d’une gauche qu’il s’acharne à détruire ?
A les jeter dans les bras du Fn ? En France comme en Europe les politiques d’austérité, nourrissant le désespoir et la peur, favorisent la progression des populismes.
Mais ce que Hollande et Valls nomment « les bloqueurs » sont à l’inverse ceux qui ont choisi la voie de la lutte pour défendre des valeurs, qui ne sont ni celles de la loi travail, ni celles de Gattaz et de Macron, encore moins celles de Le Pen : le progrès social, la solidarité, l’égalité, valeurs auxquelles Hollande et Valls ont délibérément tourné le dos. Comme ils ont tourné le dos à la démocratie.
Mais qu’ils prennent garde, le peuple français a de la mémoire.
Aujourd’hui il soutient le mouvement contre la casse du code du travail, demain, quel qu’en soit l’issue, il s’en souviendra dans les urnes.
Mais de quelle manière ? La réponse est devant nous.
 ALAIN HAYOT  lA Marseillaise le 28/05/2016

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