Loi travail : nous vivons parait-il
le temps de la radicalisation. Sans doute mais qui sont les radicalisés ? Pour
le gouvernement et les grands médias aux ordres, les radicalisés ce sont les
casseurs et désormais tous les manifestants, les grévistes, et pourquoi pas la
Cgt et son secrétaire général « qui orchestre tout » et « qui veut faire la loi
». Après avoir longtemps déclaré la Cgt moribonde et valorisé la Cfdt seule « à
même de comprendre les exigences de la compétition mondiale », voilà que le pouvoir
veut nous faire croire que la Cgt est devenue le Deus ex machina d’une
prétendue entreprise insurrectionnelle de blocage de l’économie et du pays tout
entier.
Et si la radicalisation était la
marque de ce gouvernement ? Après s’être fait élire pour affronter la finance,
il lui a ouvert un boulevard. Des milliards du pacte de compétitivité à la
casse du code du travail, il a tout fait pour plonger le pays, les salariés et
les chômeurs, les classes populaires et moyennes dans la régression sociale et
démocratique.
Comment François Hollande ose-t-il
traiter de radicalisés ceux-là même qui l’ont élu, alors que c’est lui qui a
radicalisé son discours et sa politique dans le sens inverse de ce que l’on attendait
de lui ?
Le climat délétère dans lequel nous
sommes est de la responsabilité du seul gouvernement. Parce qu’il a refusé la
négociation et joué la carte de la division en lâchant des miettes à quelques-uns.
Parce qu’il a tenté de discréditer
le mouvement en instrumentalisant les exactions d’une poignée d’irresponsables.
Parce qu’il a utilisé lui-même la
violence contre les syndicalistes et les manifestants.
Parce qu’il a choisi le passage en force
avec le 49.3 tant dénoncé par Hollande quand il était dans l’opposition.
Parce qu’enfin il a déclenché une
campagne de haine contre les grévistes, le droit de grève et contre une
organisation syndicale, la Cgt, afin de tenter de l’isoler des autres syndicats
de salariés et de jeunes qui exigent eux aussi le retrait de la loi travail.
Que cherche donc le pouvoir en
déclarant la guerre aux salariés ?
A tuer l’espoir d’une vie meilleure
?
A les détourner définitivement
d’une gauche qu’il s’acharne à détruire ?
A les jeter dans les bras du Fn ?
En France comme en Europe les politiques d’austérité, nourrissant le désespoir
et la peur, favorisent la progression des populismes.
Mais ce que Hollande et Valls nomment
« les bloqueurs » sont à l’inverse ceux qui ont choisi la voie de la lutte pour
défendre des valeurs, qui ne sont ni celles de la loi travail, ni celles de
Gattaz et de Macron, encore moins celles de Le Pen : le progrès social, la
solidarité, l’égalité, valeurs auxquelles Hollande et Valls ont délibérément
tourné le dos. Comme ils ont tourné le dos à la démocratie.
Mais qu’ils prennent garde, le
peuple français a de la mémoire.
Aujourd’hui il soutient le mouvement
contre la casse du code du travail, demain, quel qu’en soit l’issue, il s’en
souviendra dans les urnes.
Mais de quelle manière ? La réponse
est devant nous.
ALAIN HAYOT lA Marseillaise le 28/05/2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.