jeudi 5 juin 2014

MANIFESTATION DES PARENTS D’ÉLÈVES ET DES ENSEIGNANTS DU 3ème

Classes surchargées, l'urgence marseillaise


Parents d'élèves et enseignants défilent pour la seconde fois ensemble. Ils réclament un plan d'urgence pour des écoles au bord de l'asphyxie.

Toujours plus de marche à pied, les enfants sont fatigués, les parents en ont assez, il faut des écoles dans nos quartiers», scandent à tue-tête les parents d'élèves du 3e arrondissement de Marseille. Hier, ils ont marché deux fois plus longtemps, que lors de la manifestation précédente du 21 mai dernier. Il s'agissait de relier le boulevard National, dont l'école du même nom avait fait l'objet d'un rapport accablant du comité d'hygiène et sécurité (CHSCT), à la mairie, pouvoir central de décision en matière de construction d'écoles. Une délégation a été reçue par Mireille Calmette, responsable aux associations chargée de faire le lien avec le cabinet du maire, sans qu'aucune réponse sérieuse n'ait été apportée quant à la situation «explosive» de ce secteur de la ville.
D'une rentrée à l'autre : une situation de plus en plus dégradée
«Après cette longue marche, nous ne sommes pas démotivés», rapporte Séverine, parent déléguée à la Busserade. Le mouvement pourrait bien s'élargir à d'autres écoles du quartier. Jeudi prochain, parents et enseignants ont prévu de se retrouver pour un pique-nique à l'école maternelle Strasbourg. Ce sera l'occasion de préparer de nouvelles mobilisations dans la perspective notamment du conseil municipal du 30 juin prochain. Derrière 'd'enfumage» de la réforme des rythmes scolaires, la 4ème mandature de Jean-Claude Gaudin (UMP) n'est décidément pas placée sous le signe de l'éducation. D'une rentrée sur l'autre, le même scénario se répète, avec une situation toujours plus dégradée. «Il va falloir bourrer les écoles, aller toujours plus loin». Les projets annoncés comme une école en dur à la Friche Belle de Mai, sur l'îlot Chanterelle ou dans l'ancien lycée Michelet «ne servent qu'à noyer le poisson», fulmine Florimond Guimard du Snuipp-FSU.
«Ecole en état d'abandon», c'est ce que clame ce parent, dont l'enfant de 3 ans n'est pas scolarisé depuis le mois de janvier dernier, faute de place. .
Enseignante à la Busserade, syndiquée à FO, Cellia Mignot réclame elle aussi la création d'écoles et un plan d'urgence. «Nos écoles sont saturées», insiste la syndicaliste. Dans ces quartiers sensibles, dont la plupart des établissements scolaires relèvent de l'éducation prioritaire, les classes comptent parfois jusqu'à 29, voir 31 élèves. «Les enfants en difficulté peinent à être pris en charge. Nous sommes arrivés à un stade, où la situation n'a jamais été aussi explosive» s'inquiète l'enseignante. En soutien Marie Batoux conseillère d'arrondissement (PG) du secteur parle «d'abandon tragique des écoles marseillaises.» Des écoles, véritables bombes à retardement.


La Marseillaise   CATHERINE WALGENWITZ

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