Classes surchargées, l'urgence
marseillaise
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Parents d'élèves et enseignants défilent pour la seconde fois ensemble.
Ils réclament un
plan d'urgence pour des écoles au bord de l'asphyxie.
Toujours plus de marche à
pied, les enfants sont fatigués, les
parents en ont assez, il faut des écoles
dans nos quartiers», scandent à tue-tête les parents
d'élèves du 3e arrondissement de
Marseille. Hier, ils ont marché deux
fois plus longtemps, que lors de la
manifestation précédente du 21 mai
dernier. Il s'agissait de relier le boulevard National, dont l'école du même nom avait fait l'objet d'un rapport accablant du comité d'hygiène et sécurité (CHSCT), à la mairie, pouvoir central de décision en matière de construction d'écoles. Une délégation a été reçue par
Mireille Calmette, responsable aux
associations chargée de faire le lien avec le cabinet du maire, sans qu'aucune réponse sérieuse n'ait été apportée
quant à la situation «explosive» de
ce secteur de la ville.
D'une rentrée à
l'autre : une situation de plus en plus dégradée
«Après cette longue
marche, nous ne sommes pas démotivés», rapporte Séverine, parent déléguée à
la Busserade. Le mouvement pourrait bien s'élargir à d'autres écoles du quartier. Jeudi prochain, parents et enseignants ont prévu de se retrouver pour un pique-nique à l'école maternelle Strasbourg. Ce sera l'occasion de préparer de nouvelles mobilisations dans la perspective notamment
du conseil municipal du 30 juin prochain.
Derrière 'd'enfumage» de la réforme des rythmes scolaires, la 4ème mandature de Jean-Claude Gaudin (UMP) n'est
décidément pas placée sous le signe de l'éducation. D'une rentrée sur l'autre, le même scénario se répète, avec une situation toujours plus dégradée. «Il va falloir bourrer les écoles, aller toujours
plus loin». Les projets annoncés comme une école en dur à la Friche Belle de Mai, sur l'îlot Chanterelle ou dans l'ancien lycée Michelet
«ne servent qu'à noyer le poisson», fulmine Florimond Guimard du Snuipp-FSU.
«Ecole
en état d'abandon», c'est ce que clame ce parent, dont l'enfant
de 3 ans n'est pas scolarisé depuis le mois
de janvier dernier, faute de place. .
Enseignante à la Busserade, syndiquée à FO, Cellia Mignot réclame elle
aussi la création d'écoles et un plan d'urgence. «Nos
écoles sont saturées», insiste la
syndicaliste. Dans ces quartiers sensibles, dont la plupart des établissements scolaires relèvent de l'éducation
prioritaire, les classes comptent parfois jusqu'à 29, voir 31 élèves. «Les enfants en difficulté peinent
à être pris en charge. Nous sommes arrivés à
un stade, où la situation n'a jamais été aussi explosive» s'inquiète
l'enseignante. En soutien Marie Batoux conseillère d'arrondissement (PG) du secteur parle «d'abandon tragique des écoles marseillaises.» Des écoles, véritables bombes à retardement.
La Marseillaise
CATHERINE WALGENWITZ
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