La
France populaire décroche, qui s’en soucie ?
26 mai 2014 - Depuis 2008, le niveau de vie des plus
démunis diminue. Une crise qui alimente les tensions sociales, mais n’inquiète
pas plus que ça les couches favorisées, dont les revenus continuent à
augmenter. Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
+ 1
800 euros annuels pour les 10 % les plus riches, - 400 euros pour les
10 % les plus pauvres. Le bilan de l’évolution des revenus sur la période
2008-2011 [1] est sombre pour les milieux
populaires. La « baisse généralisée du pouvoir d’achat » [2],
tant médiatisée, est une imposture : le pouvoir d’achat augmente pour les
plus riches et diminue pour les plus pauvres.
Bien
des catégories sont à l’abri de la crise. Elle ne frappe qu’une partie de la
population : les plus modestes, déjà fragilisés par des décennies de
chômage. Les jeunes, les ouvriers et les employés, la main d’œuvre peu
qualifiée travaillant dans les petites entreprises du secteur privé et les
immigrés sont en première ligne. Et pourtant, on entend essentiellement le
bruit des couches aisées qui continuent d’oser se plaindre d’être matraquées par
les impôts. Le gouvernement, dont l’action est formatée par les sondages, a
entendu le « ras-le-bol-fiscal ». Il a perdu le sens de la réalité
sociale. Les politiques mises en œuvre sont totalement décalées par rapport à
la hauteur de l’enjeu.
L'observatoire des inégalités
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