mercredi 10 septembre 2014

LA MAIRIE SUPPRIME LA CLASSE DE VOILE A L'ECOLE BELLEVUE

Rythmes scolaires. Vive émotion à l'école Bellevue, où la classe de voile a été supprimée. Les parents d'élèves iront manifester vendredi devant la mairie.


La réforme en travers, la ville coule les classes de mer
« Nous sommes énervés, nous allons devoir rester chez nous ». « Notre classe de voile a été annulée et il n'y aura rien jusqu'aux vacances de la Toussaint ». Les enfants de la classe de CM2 de l'école Bellevue, un établissement REP+, situé dans un quartier parmi les plus pauvres de Marseille, ont pris leur plus belle plume, pour écrire au maire de Marseille UMP Jean-Claude Gaudin. Avec leurs mots d'enfant, ils ont exprimé leur colère, après que la municipalité ait décidé brutalement d'annuler leur classe nautique.
Une décision brutale, prise quelques jours seulement après la rentrée des classes, alors que l'école Bellevue attendait depuis trois ans, cette activité hors les murs. La ville ayant décidé de ne pas reconduire la convention qui la liait a l'inspection académique. Depuis des lustres, elle permettait aux petits marseillais de pratiquer des activités nautiques sur les temps scolaires.


En plus de l’absence d’activité le vendredi après-midi, la classe de mer a été supprimée pour cette école de la cité Félix-Pyat. Photo Robert Terzian
En plus de l’absence d’activité le vendredi après-midi, la classe de mer a été supprimée pour cette école de la cité Félix-Pyat. Photo Robert Terzian Le Journal La Marseillaise

Adjoint UMP à la mer et aux classes de découverte, Didier Réault explique que l'activité sera reportée sur le temps périscolaire à partir du mois de janvier. Les activités resteront gratuites et se limiteront à une vingtaine de classes, au lieu des 72 concernées. » Je me mets aux normes de la réforme » affirme l'élu. Des séquences de 10 séances pourront être proposées aux écoles les plus chanceuses.

Une injustice de plus
La ville de Marseille fait payer très cher sa gestion calamiteuse de la réforme des rythmes scolaires et prive les enfants de ces trop rares activités qui se déroulaient sur les centres nautiques du Roucas et de Corbières.
A l'école Bellevue, la décision a provoqué une véritable onde de choc. Tout comme leurs enfants, les parents d'élèves ont pris leurs plumes pour écrire à la ministre de l'éducation, à la préfète déléguée à l'égalité des chances, au maire, à ses adjoints. « II nous ont abandonné » lâche cette maman ulcérée. Les enfants étaient déjà privés de natation après la fermeture de la piscine Charpentier en 2009, aujourd'hui ils n'auront pas accès à la mer. Une double peine pour ces familles qui ressentent comme une nouvelle forme d'injustice l'absence d'activités le vendredi après-midi. Les activités périscolaires ne pouvant se mettre en place au plus tôt après les vacances de la Toussaint.
« Nous n'avons plus gué les enseignants pour nous sortir de notre détresse », accusent les parents qui égrènent la liste des dysfonctionnements imputables à la ville de Marseille, comme la vétusté du parc informatique, la couverture du préau qui se fait attendre depuis 20 ans. Comment imaginer des activités dans une cours bétonnée sans arbre, sans ombre l'été et sans abris les jours de pluie. L'école atteint des records avec des classes à 27 élèves, alors qu'en REP +, la moyenne est de 22,8 élèves. Depuis 20 ans Beîlevue n'a jamais obtenu d'ouverture de classes. Rassemblés hier devant leur école, la parents d'élèves préparent activement leur participation à la nouvelle manifestation de vendredi sous les fenêtres de l'hôtel de ville.
L'impréparation avec laquelle la ville s'est jetée dans la réforme, a révélé de nouvelles injustices. L'école se montre plus inégalitaire. Les écarts entre les écoles du sud et du nord de la ville sont devenus insupportables. Celui avec les écoles privées exemptées de réforme et pour lesquelles la ville accorde un budget de 11 millions d'euros par an est indécent.
Les familles parlent de représailles. « Pourquoi nous fait-on supporter cela ? Nous souffrons de cette situation » plaident les parents, la peur au ventre que leurs enfants finissent à la rue le vendredi après-midi.
Rue Félix Pyat, l'école est avec le poste de police le dernier équipement public d'un quartier limitrophe du quartier d'affaires Euroméditerranée. L'opulence d'un côté, la misère de l'autre. Une vie de plus en plus dure, où le sort réservé aux enfants est devenu insupportable.


La Marseillaise   CATHERINE WALGENWITZ

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