Rythmes scolaires. Vive émotion à l'école Bellevue, où la classe de voile a été supprimée. Les parents d'élèves iront manifester vendredi
devant la mairie.
La réforme en travers, la
ville coule
les
classes de mer
Une décision brutale, prise quelques jours seulement après la rentrée des
classes, alors que l'école Bellevue
attendait depuis trois ans, cette
activité hors les murs. La ville
ayant décidé de ne pas reconduire la
convention qui la liait a
l'inspection académique. Depuis des
lustres, elle permettait aux petits
marseillais de pratiquer des
activités nautiques sur les temps scolaires.
Adjoint UMP à la mer et aux classes de découverte, Didier Réault explique que l'activité sera reportée sur le temps périscolaire à partir du mois de janvier. Les activités resteront gratuites et se limiteront à une vingtaine de classes, au lieu des 72 concernées. » Je me mets aux normes de la réforme » affirme l'élu. Des séquences de 10 séances pourront être proposées aux écoles les plus chanceuses.
Une injustice de plus
La ville de Marseille fait payer très cher sa gestion calamiteuse de la
réforme des rythmes scolaires et prive les
enfants de ces trop rares activités qui se déroulaient sur les centres nautiques du Roucas et de Corbières.
A l'école
Bellevue, la décision a provoqué une véritable onde de choc. Tout comme leurs enfants,
les parents d'élèves ont pris leurs plumes
pour écrire à la ministre de l'éducation, à la préfète déléguée à
l'égalité des chances, au maire, à ses adjoints. « II nous ont abandonné » lâche
cette maman ulcérée.
Les enfants étaient déjà privés de natation après la fermeture de la piscine Charpentier en 2009, aujourd'hui ils
n'auront pas accès à la mer. Une double peine pour ces familles qui ressentent
comme une nouvelle forme d'injustice l'absence d'activités le vendredi après-midi. Les activités
périscolaires ne pouvant se mettre en place au plus tôt après les vacances de la Toussaint.
« Nous n'avons plus gué les enseignants pour nous sortir de
notre détresse », accusent
les parents qui égrènent la liste des dysfonctionnements
imputables à la ville de Marseille, comme la vétusté du parc informatique, la couverture du préau qui se fait attendre
depuis 20 ans. Comment imaginer des activités dans une cours bétonnée
sans arbre, sans ombre l'été et sans
abris les jours de pluie. L'école
atteint des records avec des classes à 27
élèves, alors qu'en REP +, la moyenne
est de 22,8 élèves. Depuis 20 ans
Beîlevue n'a jamais obtenu d'ouverture de classes. Rassemblés hier devant leur école, la parents d'élèves préparent activement leur participation
à la nouvelle manifestation de
vendredi sous les fenêtres de l'hôtel
de ville.
L'impréparation avec laquelle la ville s'est jetée dans la réforme, a révélé de nouvelles injustices. L'école
se montre plus inégalitaire. Les écarts
entre les écoles du sud et du nord de la ville sont devenus insupportables. Celui avec les écoles privées exemptées de
réforme et pour lesquelles la ville accorde
un budget de 11 millions d'euros par an est indécent.
Les familles
parlent de représailles. « Pourquoi nous fait-on supporter
cela ? Nous souffrons de cette situation » plaident les parents, la peur au ventre que leurs enfants
finissent à la rue le vendredi après-midi.
Rue Félix
Pyat, l'école est avec le poste de police le dernier équipement public
d'un quartier
limitrophe du quartier d'affaires Euroméditerranée. L'opulence d'un côté, la misère de l'autre. Une vie de plus
en plus dure, où le sort réservé aux
enfants est devenu insupportable.
La Marseillaise CATHERINE WALGENWITZ
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