Une trentaine de personnes ont assisté au film suivi d'un débat enrichissant sur ce combat qui continue
Un moment de convivialité par le partage d'un apéro et des petits plats amenés par les participants
Fralib. Claude Hirsch a présenté son film, ce jeudi 27 novembre, sur la lutte
contre Unilever.
La suite, c’est
dans 365 jours...
De l’usine où il était
ouvrier dans l’industrie automobile et syndicaliste à Gennevilliers (Hauts-de-Seine),
Claude Hirsch est passé derrière la caméra pour réaliser des documentaires et
ce depuis une douzaine d’années. Il présente son film Pot de thé, pot de fer
(2011-70mn)* sur la lutte des Fralib contre la fermeture de leur usine, ce
soir à 18h au local de la section PCF, 21 bd Leccia (3e).
Avec la participation
de deux Fralibiens.Son film précédent La tôle et la peau (2010-52mn) portait sur la condition ouvrière.
Comment vous est
venue l’idée de faire un film sur la lutte des Fralib ?
Cela s’est fait à
l’occasion d’un spectacle de la Compagnie Jolie Môme à La Penne-sur-Huveaune. Une
trentaine d’ouvriers sont montés sur la scène pour raconter leur lutte. Charles
Hoareau a lancé l’idée d’un film dédié à leur combat contre Unilever.
De quoi parle
votre film ?
Ce film évoque le
contexte de la lutte des travailleurs contre la multinationale en général. Les salariés
avaient commencé à se battre pour les salaires au printemps 2010, ils avaient
fait une grève de 8 semaines pour une augmentation.Le film dénonce les mensonges du groupe Unilever comme quoi la production était écologique, que les travailleurs étaient heureux et bien payés...
Le film rappelle donc la bataille menée sur les salaires, révèle les conditions de travail, la révolte contre le patron et le capitalisme, la menace de fermeture et l’alternative proposée par les salariés de continuer à produire sous la forme de coopérative.
Combien de temps
avez-vous passé dans l’usine en terme de repérage et de tournage ?
Le tournage s’est étalé
sur un an, d’août 2010 à fin août 2011. Je n’ai interviewé que des ouvriers, d’ailleurs
le surtitre du film s’intitule Paroles ouvrières. J’ai choisi ceux et
celles qui voulaient bien témoigner. Certains étaient réticents parce qu’ils ne
savaient pas exactement qui j’étais, ce que je voulais faire, cela se comprend,
à l’époque, ils étaient très souvent sollicités par des journalistes qui
venaient à l’usine. Moi, je ne voulais pas un récit ou un reportage sur la
lutte, ce qui m’habitait c’était le point de vue des ouvriers en lutte sur leur
site.
Quel accueil a
reçu le film auprès des travailleurs et du public ?
Le film a beaucoup plus
parce que c’est une lutte incarnée par des gens qui ont des choses à nous dire
sur comment produire autrement, une expérience à partager. Ils ont démonté les
mécanismes à la fois de l’exploitation et de la volonté de fermeture de la part
d’Unilever.
Y-aura-t-il une
suite ?
Il y aura une suite sur
les préalables et le démarrage de la Société ouvrière coopérative de production
prévue au printemps 2015. Le prochain film parlera également du reste de la
lutte qui a duré 3,5 ans. J’ai recommencé à filmer à partir de la venue de
Montebourg à l’usine en juillet 2012. On espérait que la lutte allait se
conclure et que la SCOP allait voir le jour rapidement. Mais, il a encore fallu
2 ans de lutte opiniâtre pour arriver à la victoire. Une des raisons de cette
durée est que les Fralib ont voulu faire plier Unilever pour que ce ne soit pas
l’Etat qui compense la fermeture avec l’argent public.
Le cinéma a-t-il
un quelconque pouvoir sur le cours des choses ?
Ce sont les gens qui
ont du pouvoir. Le film a servi de relais pour faire connaître la lutte à plein
de gens et c’est parce que la lutte est intéressante que le public a été
touché. Un élément fort apparaît dans la parole ouvrière, c’est que si tout le
monde accepte la fermeture, les enfants n’auront plus de travail. Ce en quoi
leur lutte et leur victoire deviennent universelle. Leur combat collectif pour
une autre société a encouragé d’autres travailleurs à résister.
PROPOS RECUEILLIS PAR PIEDAD BELMONTE
*Le DVD est
disponible à la librairie Transit, 45 bd de la Libération. La Marseillaise
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