vendredi 28 novembre 2014

FILM SUR LA LUTTE DE FRALIB

Une trentaine de personnes ont assisté au film suivi d'un débat enrichissant sur ce combat qui continue
Un moment de convivialité par le partage d'un apéro et des petits plats amenés par les participants
 
 
Fralib. Claude Hirsch a présenté son film, ce jeudi 27 novembre, sur la lutte contre Unilever.
La suite, c’est dans 365 jours...

 De l’usine où il était ouvrier dans l’industrie automobile et syndicaliste à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Claude Hirsch est passé derrière la caméra pour réaliser des documentaires et ce depuis une douzaine d’années. Il présente son film Pot de thé, pot de fer (2011-70mn)* sur la lutte des Fralib contre la fermeture de leur usine, ce soir à 18h au local de la section PCF, 21 bd Leccia (3e).
Avec la participation de deux Fralibiens.
Son film précédent La tôle et la peau (2010-52mn) portait sur la condition ouvrière.

Comment vous est venue l’idée de faire un film sur la lutte des Fralib ?
Cela s’est fait à l’occasion d’un spectacle de la Compagnie Jolie Môme à La Penne-sur-Huveaune. Une trentaine d’ouvriers sont montés sur la scène pour raconter leur lutte. Charles Hoareau a lancé l’idée d’un film dédié à leur combat contre Unilever.

De quoi parle votre film ?
Ce film évoque le contexte de la lutte des travailleurs contre la multinationale en général. Les salariés avaient commencé à se battre pour les salaires au printemps 2010, ils avaient fait une grève de 8 semaines pour une augmentation.
Le film dénonce les mensonges du groupe Unilever comme quoi la production était écologique, que les travailleurs étaient heureux et bien payés...
Le film rappelle donc la bataille menée sur les salaires, révèle les conditions de travail, la révolte contre le patron et le capitalisme, la menace de fermeture et l’alternative proposée par les salariés de continuer à produire sous la forme de coopérative.

Combien de temps avez-vous passé dans l’usine en terme de repérage et de tournage ?
Le tournage s’est étalé sur un an, d’août 2010 à fin août 2011. Je n’ai interviewé que des ouvriers, d’ailleurs le surtitre du film s’intitule Paroles ouvrières. J’ai choisi ceux et celles qui voulaient bien témoigner. Certains étaient réticents parce qu’ils ne savaient pas exactement qui j’étais, ce que je voulais faire, cela se comprend, à l’époque, ils étaient très souvent sollicités par des journalistes qui venaient à l’usine. Moi, je ne voulais pas un récit ou un reportage sur la lutte, ce qui m’habitait c’était le point de vue des ouvriers en lutte sur leur site.

Quel accueil a reçu le film auprès des travailleurs et du public ?
Le film a beaucoup plus parce que c’est une lutte incarnée par des gens qui ont des choses à nous dire sur comment produire autrement, une expérience à partager. Ils ont démonté les mécanismes à la fois de l’exploitation et de la volonté de fermeture de la part d’Unilever.

Y-aura-t-il une suite ?
Il y aura une suite sur les préalables et le démarrage de la Société ouvrière coopérative de production prévue au printemps 2015. Le prochain film parlera également du reste de la lutte qui a duré 3,5 ans. J’ai recommencé à filmer à partir de la venue de Montebourg à l’usine en juillet 2012. On espérait que la lutte allait se conclure et que la SCOP allait voir le jour rapidement. Mais, il a encore fallu 2 ans de lutte opiniâtre pour arriver à la victoire. Une des raisons de cette durée est que les Fralib ont voulu faire plier Unilever pour que ce ne soit pas l’Etat qui compense la fermeture avec l’argent public.

Le cinéma a-t-il un quelconque pouvoir sur le cours des choses ?
Ce sont les gens qui ont du pouvoir. Le film a servi de relais pour faire connaître la lutte à plein de gens et c’est parce que la lutte est intéressante que le public a été touché. Un élément fort apparaît dans la parole ouvrière, c’est que si tout le monde accepte la fermeture, les enfants n’auront plus de travail. Ce en quoi leur lutte et leur victoire deviennent universelle. Leur combat collectif pour une autre société a encouragé d’autres travailleurs à résister.

PROPOS RECUEILLIS PAR PIEDAD BELMONTE
*Le DVD est disponible à la librairie Transit, 45 bd de la Libération.
La Marseillaise

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